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FR RAZUM

400 x 300 cm

Nous pouvons trouver ces caractéristiques de style mentionnées dans les œuvres de Razum. Il a commencé à faire du graffiti en 2010 à Zemun, un quartier bien connu pour ces graffiteurs exerçant le style 3D. Le fondement du style de Razum est le style belgradois original qui, par hasard, se prête bien au « bombing ». Quelques-unes de ses réalisations ont inspiré le public belgradois et ont réussi à prouver que les Belgradois réagissent bien à son style personnel et à son « esprit ». À compter de 2015, Hope et Razum appartiennent à une équipe non officielle qui décore ensemble les murs de la ville. Étant donné que leur inspiration actuelle converge, il paraît logique que leur « crew » se soit formé autour de la similarité de leurs styles. Cependant, il n’en est rien. Ils ont développé séparément leurs préférences de style : certes, Razum a eu l’occasion d’apprendre de la génération d’auteurs à laquelle Hope appartient, mais les deux étudiaient la technique et le style des anciennes réalisations visibles jusqu’à il y a quelques années dans les rues de Novi Beograd. Le crew, en tant qu’unité, ne veut pas rassembler les artistes d’une appartenance stylistique ; tous les membres essaient de développer leur style individuel reconnaissable, car copier celui de l’autre est un péché impardonnable parmi les graffiteurs. Il semble que les ouvrages de Razum comblent un créneau particulier de la scène belgradoise, car il prête une attention particulière à « l’argenté ». L’argenté est une catégorie spéciale créée par le mélange de «throw-up » et de la technique de la pièce. Le throw-up est une présentation visuelle très simple de quelques lettres utilisée afin de développer la vitesse, l’endurance et le sens de l’espace en utilisant les formes les plus simples : une couleur pour les lignes de contours et une autre pour le remplissage. Étant donné que l’argenté, ou le chrome, contient le pigment ayant la meilleure couverture, toutes surfaces confondues, c’est devenu la couleur la plus utilisée pour toutes les réalisations simples de grand format. Cette formule, mais un peu plus propre, stylisée et techniquement plus précise, est utilisée pour le style « argenté » (silver). Dans ce cas, le style des lettres est abouti, mais au lieu de plusieurs couleurs, le remplissage des lettres est argenté. Parfois, comme c’est le cas à Belgrade au milieu des années 1990, cette approche remplace d’autres styles, car elle est le plus économe. Au point où les réalisations argentées simples, mais élégantes sont devenues le synonyme du premier style belgradois. Il semble que Razum a pris le rôle de l’artiste qui continue à développer et explorer les formes qui pourraient découler de la transcendance de l’argenté.

TAKE 3

Rien ne peut remplacer l’observation des graffitis et du street art dans le monde réel, cependant, il est devenu manifeste durant ces dernières années que les nouvelles technologies sont en mesure d’apporter une nouvelle dimension à ces formes artistiques. Déjà vers la fin des années 1990, la culture graffiti s’est rendu compte du potentiel d’internet pour se mettre en réseau et pour affirmer sa domination dans le milieu urbain. Une des pages web pionnières, ArtCrimes.com, servait de galerie qui présentait les ouvrages du monde entier. Au début, donc, c’est la culture qui a reconnu le potentiel de ce qu’une révolution numérique pourrait offrir. À partir des années 2000 et avec l’essor du street art, il est devenu évident qu’en plus du street art et de la culture graffiti, qui ont un besoin naturel de documenter et partager l’art trouvé dans les rues, ceci est devenu l’activité préférée des utilisateurs des réseaux sociaux. En plus des chats, de la nourriture et des selfies, partager des photographies de graffitis est devenu extrêmement populaire. En dehors des interprétations des psychologues et des sociologues de ce phénomène, cela nous montre clairement une chose : les gens voient les graffitis et le street art et y prennent plaisir. Cette exposition nous permet d’explorer le contenu numérique et une sélection des œuvres d’art les plus populaires parmi les internautes. Vous vous demandez peut-être pourquoi cette sélection serait pertinente pour le monde artistique et ce que cette approche curatoriale pourrait apporter aux visiteurs. La réponse est simple : nous voulons vérifier si le public ne choisit au hasard que de « belles » choses ou si des processus importants ont lieu lors de ce choix. Pour cette raison nous avons choisi les photographies ayant le plus grand nombre de vues et de likes sur les réseaux sociaux de notre organisation et nous les avons organisées en groupes afin de leur donner un contexte et de les analyser de la façon la plus adéquate possible. Les résultats seront clairs à la fin de cette présentation virtuelle. Alors, allez de niveau en niveau goûter les « potions de sagesse » de chaque étape et vous atteindrez « la connaissance ultime ». Profitez ! La commissaire d’exposition Ljiljana Radošević.

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