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FR RACHAEL

450 x 300 cm

Il n’est pas inhabituel pour le street art, surtout si les pochoirs sont utilisés, que les artistes se servent de personnages de la culture populaire. D’ailleurs, la majorité des artistes urbains contemporains ont ainsi commencé leur carrière. Ils avaient tout simplement besoin d’un modèle pour s’exercer. Cependant, Bug, un duo qui n’est plus actif, a présenté toute une série de scènes et de personnages connus de la culture populaire, de la musique, du cinéma et du sport. Il va sans dire que le public doit être « initié » à la culture populaire afin d’en comprendre les références. Par exemple, une de leurs œuvres les plus populaires était jusqu’à récemment visible dans le quartier de Vračar. L’œuvre présente la fameuse scène du Championnat du monde de football en 1986 quand Maradona a marqué un but et ce moment est souvent nommé « la main de Dieu ». Les admirateurs du chef-d’œuvre de science-fiction, Blade Runner de 1982, peuvent reconnaître Rachel dans l’œuvre que nous avons présentée ici. Dans le film, c’est un androïde parfaitement créé et elle est restée dans la culture populaire comme l’image de la femme idéale. Nous savons que de nombreux personnages de la culture populaire sont utilisés dans la culture graffiti dès ses débuts – qu’ils proviennent des BD, des jeux vidéo ou des dessins animés. Ces disciplines graphiques ont une caractéristique commune : la qualité de la ligne. Ces influences de différentes expressions graphiques sont visibles à l’heure actuelle et restent présentes dans l’art urbain contemporain.

TAKE 3

Rien ne peut remplacer l’observation des graffitis et du street art dans le monde réel, cependant, il est devenu manifeste durant ces dernières années que les nouvelles technologies sont en mesure d’apporter une nouvelle dimension à ces formes artistiques. Déjà vers la fin des années 1990, la culture graffiti s’est rendu compte du potentiel d’internet pour se mettre en réseau et pour affirmer sa domination dans le milieu urbain. Une des pages web pionnières, ArtCrimes.com, servait de galerie qui présentait les ouvrages du monde entier. Au début, donc, c’est la culture qui a reconnu le potentiel de ce qu’une révolution numérique pourrait offrir. À partir des années 2000 et avec l’essor du street art, il est devenu évident qu’en plus du street art et de la culture graffiti, qui ont un besoin naturel de documenter et partager l’art trouvé dans les rues, ceci est devenu l’activité préférée des utilisateurs des réseaux sociaux. En plus des chats, de la nourriture et des selfies, partager des photographies de graffitis est devenu extrêmement populaire. En dehors des interprétations des psychologues et des sociologues de ce phénomène, cela nous montre clairement une chose : les gens voient les graffitis et le street art et y prennent plaisir. Cette exposition nous permet d’explorer le contenu numérique et une sélection des œuvres d’art les plus populaires parmi les internautes. Vous vous demandez peut-être pourquoi cette sélection serait pertinente pour le monde artistique et ce que cette approche curatoriale pourrait apporter aux visiteurs. La réponse est simple : nous voulons vérifier si le public ne choisit au hasard que de « belles » choses ou si des processus importants ont lieu lors de ce choix. Pour cette raison nous avons choisi les photographies ayant le plus grand nombre de vues et de likes sur les réseaux sociaux de notre organisation et nous les avons organisées en groupes afin de leur donner un contexte et de les analyser de la façon la plus adéquate possible. Les résultats seront clairs à la fin de cette présentation virtuelle. Alors, allez de niveau en niveau goûter les « potions de sagesse » de chaque étape et vous atteindrez « la connaissance ultime ». Profitez ! La commissaire d’exposition Ljiljana Radošević.

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