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FR GHOST PEOPLE OF SAVAMALA

450 x 300 cm

Deux autrices, à l’origine du collectif « Kriška » (Tranche), se sont réunies pour réaliser un projet street art conçu dans le cadre du projet « Acupuncture de la ville » qui s’était développé dans plusieurs villes de la région (Skopje, Belgrade, Sarajevo, Zagreb et Split) de 2012 à 2014. Les organisations « Kulturni front » et le centre culturel « Grad » ont été chargés de sa mise en œuvre à Belgrade et le but de ce projet était d’animer l’espace urbain à travers les petites interventions. Ayant compris que les rues disent plus que les mots, ces deux designeuses graphiques ont créé tout un monde de fantômes agréables en apparence qui habitent le quartier de Savamala. À l’époque de la création de ce projet, cette zone urbaine n’était plus qu’une ombre délabrée du quartier qu’il avait été autrefois. Depuis, toute cette zone a changé jusqu’à devenir méconnaissable à cause du projet très controversé de « Belgrade sur l’eau ». Bien que tous les fantômes soient repeints, ils habitent toujours les réseaux sociaux et restent le sujet de nombreuses conversations même plusieurs années plus tard. Si nous avons débattu si les œuvres précédentes sont des graffitis ou de street art, dans le cas du collectif « Kriška » il est évident qu’il s’agit de street art. Certes, elles utilisent parfois des bombes, mais leur matériel principal, ce sont les peintures acryliques et les pinceaux. Il semble que le street art vise à dépasser les limites dessinées par la culture graffiti en termes d’idées, d’exécution, de techniques et d’un certain public. Pour cette raison, ces petits fantômes sont un excellent exemple de ce qu’est le street art tant comparé aux graffitis. Plusieurs années après, nous pouvons dire que les fantômes de Savamala sont les interventions street art favorites des Belgradois.

TAKE 3

Rien ne peut remplacer l’observation des graffitis et du street art dans le monde réel, cependant, il est devenu manifeste durant ces dernières années que les nouvelles technologies sont en mesure d’apporter une nouvelle dimension à ces formes artistiques. Déjà vers la fin des années 1990, la culture graffiti s’est rendu compte du potentiel d’internet pour se mettre en réseau et pour affirmer sa domination dans le milieu urbain. Une des pages web pionnières, ArtCrimes.com, servait de galerie qui présentait les ouvrages du monde entier. Au début, donc, c’est la culture qui a reconnu le potentiel de ce qu’une révolution numérique pourrait offrir. À partir des années 2000 et avec l’essor du street art, il est devenu évident qu’en plus du street art et de la culture graffiti, qui ont un besoin naturel de documenter et partager l’art trouvé dans les rues, ceci est devenu l’activité préférée des utilisateurs des réseaux sociaux. En plus des chats, de la nourriture et des selfies, partager des photographies de graffitis est devenu extrêmement populaire. En dehors des interprétations des psychologues et des sociologues de ce phénomène, cela nous montre clairement une chose : les gens voient les graffitis et le street art et y prennent plaisir. Cette exposition nous permet d’explorer le contenu numérique et une sélection des œuvres d’art les plus populaires parmi les internautes. Vous vous demandez peut-être pourquoi cette sélection serait pertinente pour le monde artistique et ce que cette approche curatoriale pourrait apporter aux visiteurs. La réponse est simple : nous voulons vérifier si le public ne choisit au hasard que de « belles » choses ou si des processus importants ont lieu lors de ce choix. Pour cette raison nous avons choisi les photographies ayant le plus grand nombre de vues et de likes sur les réseaux sociaux de notre organisation et nous les avons organisées en groupes afin de leur donner un contexte et de les analyser de la façon la plus adéquate possible. Les résultats seront clairs à la fin de cette présentation virtuelle. Alors, allez de niveau en niveau goûter les « potions de sagesse » de chaque étape et vous atteindrez « la connaissance ultime ». Profitez ! La commissaire d’exposition Ljiljana Radošević.

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