FR FEAR EATS THE SOUL
400 x 300 cm
Durant 2018, un nouveau type d’autocollants est apparu dans les rues de Belgrade. C’était des autocollants aux motifs sombres et troublants, avec des messages également troublants. Nous y voyons une évaluation profonde de notre société dont nous avions besoin. La curiosité est qu’il s’agissait en fait de « publicités ratées » devenues des œuvres d’art réussies. Molly Child a ouvert son salon de tatouage et a voulu en faire la publicité au moyen d’autocollants. Mais, au lieu de la promotion attendue, il a produit de petites œuvres d’art. Étant donné que c’est un artiste plasticien, qu’il s’est depuis toujours intéressé aux techniques graphiques, aux tatouages et aux autocollants, il était convaincu qu’il était possible d’unir toutes les techniques et tous les styles dans une expression artistique unique. Vu que les autocollants ont un potentiel illimité d’interaction avec une large gamme de publics dans le temps et l’espace réels, ils sont devenus son moyen d’expression préféré. Nous voyons ici une tête humaine perchée sur les pieds d’une araignée avec le message « La peur dévore l’âme ». C’est le titre du film allemand culte (titre en français : « Tous les autres s’appellent Ali ») de 1974 sur l’anxiété sociale et les conséquences de la peur collective de l’inconnu. Nous avons aussi vu l’autocollant avec sur lequel on retrouve Allen Ginsberg : « Suis ton clair de lune intérieur : ne dissimule pas ta folie ». La majorité de ces autocollants a vite disparu des rues : les passants les aimaient tant qu’ils les enlevaient pour les garder.