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FR BEOGRAD

450 x 300 cm

L’un des ouvrages les plus populaires de ces dernières années, pour des raisons évidentes, est celui avec l’inscription « Belgrade ». Il a été réalisé en septembre 2018 dans le cadre de la manifestation United Colours of Belgrade/ Warm-Up organisée par Paint Kartel et soutenue par les membres du collectif Street Smart (quelques-unes ont déjà fondé le festival Rekonstrukcija). Paint Kartel est un groupe de graffiteurs avec une expérience de plusieurs décennies dans la création de l’art dans la rue. Leur idée était de produire une série de projets qui leur permettraient d’organiser les événements comme ils le souhaitaient et qui pourraient éventuellement changer la façon dont la population locale perçoit les graffitis et l’art urbain. Cinq graffitis ont été peints dans la rue Višnjić, et le fameux “Bienvenue à Belgrade » a été réalisé par l’équipe Paint Kartel. La structure fondamentale de ce mural rappelle le design des publicités, avec un fond bleu clair sur lequel sont écrites les lettres imprimées vous souhaitant la bienvenue à Belgrade. Ce graffiti a séduit le public parce que dans ses lettres sont présentés presque tous les atouts qui font le charme de cette ville. Si vous vous arrêtez sur un point précis sur le pont de Branko, à votre droite vous verrez les immeubles qui représentent la vieille ville, puis le tramway passant au-dessous du pont et, de l’autre côté du fleuve, le quartier de Novi Beograd (Nouvelle Belgrade). C’est de cet endroit sur le pont de Branko que s’est inspiré Paint Kartel pour réaliser cet ouvrage. Ils ont présenté, avec un peu de liberté artistique, tous les bâtiments modernistes clés de Novi Beograd afin de créer un effet complet. Nous voyons au milieu un jeune homme avec une bière et un chien, et nous avons l’image complète de l’essentiel de la ville – le vieux, le nouveau, la joie de vivre, la nature et l’amitié – Belgrade. Cet ouvrage est un mélange fascinant de street art et de ce qui est considéré aujourd’hui comme graffiti. C’est en nous rappelant le niveau précédent que nous pouvons comprendre ce qui est essentiellement considéré comme graffiti. Cette forme artistique est née plus de 50 ans auparavant, et, par conséquent, elle a changé, elle s’est développée, elle a subi des influences d’autres formes de la scène artistique officielle tout en apportant son influence au niveau global. Tenant compte du fait qu’il n’est pas facile de définir ce qu’est un graffiti typique aujourd’hui, pour les besoins de cette explication, nous pourrions dire que les graffitis sont destinés à d’autres graffiteurs qui sauraient apprécier surtout un style unique, une technique impeccable, dont le focus sont les lettres, malgré la présence de quelques personnages ou éléments de design – ceux-ci restent au deuxième plan. Cependant, le graffiti contemporain ne respecte pas forcément ces règles, devenues aujourd’hui plutôt des lignes directrices. Le fait de cacher une illustration classique à l’intérieur des lettres en est un excellent exemple. C’est pourquoi cet ouvrage pourrait être classifié dans la catégorie du street art, car les idées et les représentations figuratives sont surtout les éléments du street art et très prisés par le public.

TAKE 3

Rien ne peut remplacer l’observation des graffitis et du street art dans le monde réel, cependant, il est devenu manifeste durant ces dernières années que les nouvelles technologies sont en mesure d’apporter une nouvelle dimension à ces formes artistiques. Déjà vers la fin des années 1990, la culture graffiti s’est rendu compte du potentiel d’internet pour se mettre en réseau et pour affirmer sa domination dans le milieu urbain. Une des pages web pionnières, ArtCrimes.com, servait de galerie qui présentait les ouvrages du monde entier. Au début, donc, c’est la culture qui a reconnu le potentiel de ce qu’une révolution numérique pourrait offrir. À partir des années 2000 et avec l’essor du street art, il est devenu évident qu’en plus du street art et de la culture graffiti, qui ont un besoin naturel de documenter et partager l’art trouvé dans les rues, ceci est devenu l’activité préférée des utilisateurs des réseaux sociaux. En plus des chats, de la nourriture et des selfies, partager des photographies de graffitis est devenu extrêmement populaire. En dehors des interprétations des psychologues et des sociologues de ce phénomène, cela nous montre clairement une chose : les gens voient les graffitis et le street art et y prennent plaisir. Cette exposition nous permet d’explorer le contenu numérique et une sélection des œuvres d’art les plus populaires parmi les internautes. Vous vous demandez peut-être pourquoi cette sélection serait pertinente pour le monde artistique et ce que cette approche curatoriale pourrait apporter aux visiteurs. La réponse est simple : nous voulons vérifier si le public ne choisit au hasard que de « belles » choses ou si des processus importants ont lieu lors de ce choix. Pour cette raison nous avons choisi les photographies ayant le plus grand nombre de vues et de likes sur les réseaux sociaux de notre organisation et nous les avons organisées en groupes afin de leur donner un contexte et de les analyser de la façon la plus adéquate possible. Les résultats seront clairs à la fin de cette présentation virtuelle. Alors, allez de niveau en niveau goûter les « potions de sagesse » de chaque étape et vous atteindrez « la connaissance ultime ». Profitez ! La commissaire d’exposition Ljiljana Radošević.

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